Sous la surface de la terre, une fois l’activité des hommes disparue, un tableau fantastique apparait :
Gouttes d’eau, ruissellements, cailloux, calcites, flaques, gours… gouttes à gouttes pour ajouter toujours plus de couleurs, toujours plus de formes étranges, pour créer une nouvelle peinture minérale, une peinture de concrétion.
Ici et la, on pourrait voir une tempête, un crâné, une photo prise du ciel. Les différentes composantes des roches nous offrent une variété surprenante de couleurs et de nuances, l’intensité du ruissellement nous présente tour à tour des bassins, des gours ou encore des perles de cavernes.
Cette mini-série fait partie d’une exposition collective autour du sujet l’Or gris des Alpes, soit les exploitations de pierre à ciment dans la région Auvergne-Rhôné-Alpes. Vous pourrez retrouver plus d’actualité sur l’évolution de cette série en suivant notre site professionnel La Boïte A2.
De même vous pourrez retrouver des articles plus détaillés sur les concrétions en parcourant ces différents articles ici et ici ou encore là.
Un soir d’été, un Tigrou est descendu du ciel avec sa fourrure d’étoiles et m’a murmuré qu’il voulait devenir mon compagnon. Il passa la nuit avec moi à me mettre des étoiles dans les yeux et des flèches d’argents dans le coeur. Au matin il partit.
Un soir d’automne, le Tigrou étoilé revint me voir et m’annonça que cette fois, il m’emmenait avec lui.
“Viens, dit-il, c’est un havre de paix dans ton monde d’adultes et, à l’automne, une vieille connaissance à moi y réside.… Par contre elle adore jouer à cache-cache ce sera difficile de la trouver.”
Nous partîmes au matin sans un regard en arrière pour la folie des Hommes.
Nous commençâmes à chercher sur la cime des montagnes, là où l’air est cristallin et le silence pur. Deux biches s’esclaffèrent de nous voir monter toujours plus haut car elles, elles savaient bien que notre ami avait déserté les sommets. En effet la neige avait repris son droit sur la montagne, plongeant dans un sommeil réparateur les arbres et les clairières. En descendant la bise nous souffla qu’il était toujours là, qu’il fallait se dépêcher car il avait remis pour l’occasion ses plus beaux atours et que nous n’avions plus qu’à suivre le vent et le chant du silence pour le dénicher.
Nous nous lançâmes sur les sentiers des racines de la montagne, suivant l’or et le rubis ; l’émeraude et la malachite. Mais le chant des oiseaux nous accompagnait toujours malgré que, par instants, il nous semblait l’apercevoir. À un moment nous crûmes un peu le toucher mais ce n’était qu’un rocher à l’oeil sévère, interrompu dans sa sieste automnale.
La pluie nous surpris à l’orée du bosquet aux lutins des bois. Trop tard pour leur dire bonjour. Il fallut repartir. La pluie né s’arrêta plus ; l’automne rutilant était parti, place maintenant à l’automne mouillé, à l’automne ami de l’hiver. Il fallut se faire une raison et retrouver la forêt de bitume des Hommes.