Ça fait boom, bimbamboom dans ton ventre et ça monte direct au cerveau.
C’est la, ça te prends, ça te retourne.
Comme une partie de jambes en l’air, tu retombe à terre et tu te rappelles que tu n’es qu’un animal.
Un animal qui a besoin de survivre et de perdurer.
C’est à en devenir perturbé…
Tout devient rond autour de toi, tout devient blanc, rose, bleu mais aussi vert pomme ou jaune anis.
Comme une sucette qu’on aimerait pouvoir donner.
Tu as été un, tu as été deux et maintenant tu aimerais être trois, tu aimerais qu’un cheval te prenne d’assaut et tu aimerais pouvoir jouer à Hu ! Bourricot.
Âné baté tu deviens devant les culottes petits bateaux et les chapeaux de pirates et tu as envie de tresser des nattes.
Tu as hâte… Mais voilà entre lui et toi il y à la bombe H.
Sous la surface de la terre, une fois l’activité des hommes disparue, un tableau fantastique apparait :
Gouttes d’eau, ruissellements, cailloux, calcites, flaques, gours… gouttes à gouttes pour ajouter toujours plus de couleurs, toujours plus de formes étranges, pour créer une nouvelle peinture minérale, une peinture de concrétion.
Ici et la, on pourrait voir une tempête, un crâné, une photo prise du ciel. Les différentes composantes des roches nous offrent une variété surprenante de couleurs et de nuances, l’intensité du ruissellement nous présente tour à tour des bassins, des gours ou encore des perles de cavernes.
Cette mini-série fait partie d’une exposition collective autour du sujet l’Or gris des Alpes, soit les exploitations de pierre à ciment dans la région Auvergne-Rhôné-Alpes. Vous pourrez retrouver plus d’actualité sur l’évolution de cette série en suivant notre site professionnel La Boïte A2.
De même vous pourrez retrouver des articles plus détaillés sur les concrétions en parcourant ces différents articles ici et ici ou encore là.
Il est intéressant de constater comment les bâtiments se dégradent rapidement une fois abandonnés alors que durant des siècles, ils ont pu être invariablement préservés.
On parle souvent de reprise de droits par la nature, mais est-ce réellement le cas ? Ces lieux à l’abandon se dégradent principalement par l’action de l’Homme : des visiteurs mal intentionnés taguent, cassent, voire brûlent des éléments essentiels du patrimoine de nos régions. Certains monuments, autrefois classés, peuvent être détruits par ces dégradations souvent effectuées en l’espace d’une année. Dégradations, vols, tags, tel est le sort des lieux à l’abandon, transformés en zone de non-loi où chacun semble retourner au stade de l’animal primaire. Primaire parce que dans ces lieux les visiteurs ont le besoin de laisser une marque (un peu comme les chiens sur les jantes de votre voiture ce matin).
Pourquoi ce besoin ?
Pour essayer de faire obstacle à une autre empreinte : celle du temps. Difficile de résumer en quelques lignes les Pensées de Pascal, mais lui mieux que quiconque a su mettre des mots sur notre angoisse la plus profonde : nous sommes condamnés à mourir et à tomber dans l’oubli. Si dans notre quotidien nous sommes sans cesse à la recherché d’activités (au hasard la photographie ?) pour essayer d’éloigner de notre esprit cette fatalité, les lieux abandonnés nous rappellent incessamment notre fugacité dans le temps.
En effet face à ce couvent en ruine, comment né pas s’interroger sur sa forme primitive : Comment était l’autel ? Que représentait la fresque dont il né reste que l’ombré ? A qui appartenait ce fauteuil roulant ? Quelle était la voix du prête les dimanches de sermons ?
Car l’ironie suprême de ces images se trouve bien dans le fait que nous sommes dans un couvent abandonné. Un couvent, une chapelle, l’espace dédié à la croyance de Dieu, l’être omniscient, omniprésent, éternel.
La foi, cristallisée en un lieu béni, protégée, n’aurait-elle pas dû résister aux assauts du temps ; le divin n’est-il pas censé survivre à l’humain ?
J’ai 16 ans. On me dit caucasien mais je né suis jamais allé dans le Caucase. Je suis grand, élancé presque dégingandé. J’aime rire, rire de la vie, rire de son cynisme. On me dit sensible, toujours le bon ami, jamais le bon amant. Pas un mec à fille. On me dit tendre… Je m’en fou, j’assume.
Bonjour, je m’appelle Louis.
J’ai 16 ans. Je suis beau, la coupe de cheveux qu’il faut, les pecs qu’il faut, le swag qu’il faut. Elles me veulent toute dans leur lit peut importe que je sois plus jeune, peu importe que je sois macho, peu importe que je né save pas grand chose. Tous ce qu’elles veulent c’est un mâle, un homme. Mais moi aussi j’aime bien Pokémon avec de la barbapapa… même s’il né faut pas le dire.
Est-on une femme parce qu’on aime danser, jouer avec ses cheveux ? Est-on défini par ses intérêts, ses passions ? Suis-je une femme parce que j’aime bien les chatons, que je confonds ma gauche et ma droite ? Suis-je toujours femme si j’aime partir à l’aventure, m’égratigner les genoux et que je déteste le rose ?
Je pense donc je suis, suis-je donc une femme parce que je pense ? Qu’est ce qui fait penser que je suis une femme ?
Suis-je une femme parce que je pleure un peu plus, peut-être un peu trop, parce que j’ai plein d’idées bizarres, parce que je n’aime pas beaucoup ?
Et si je m’aime quand même un petit peu, suis-je toujours une femme ?
Est-on une femme parce qu’on a des hanches, des seins, un vagin ? Est-ce mon corps qui définit mon sexe, mon sexe qui définit mon être ? Un corps de femme fait-il de moi une femme ?
Qu’est ce qu’un corps de femme ?
Un corps de femme doit il être rond et voluptueux ? fin et élancé ? Mou, tonique ? Petit, grand ? Suis-je moins femme parce que je né rentre pas dans un 40 ? Suis-je moins femme parce que j’aime bien mes poils ? Qui a décidé que pour être femme il fallait s’épiler ?
Le jour, Amsterdam est parée de maisons proprettes, au charme calme mais néanmoins rigoureux. Ses rues et ses canaux sont une invitation à la promenade et l’absence quasi complète de voitures nous place hors du temps. On est frappé par le nombre d’édifice religieux et le Béguinage nous tenterait presque de prendre l’habit pour avoir tout les jours droit à cette sérénité.
La nuit en revanche, Amsterdam se revêt de sa tenue de “bad girl”. Les rues se remplissent à la nuit tombée d’une foule de fête, l’air semble se remplir d’excitation et les squats de Spuistraat s’éveillent. Les néons criards du quartier rouge vous désorientent et les parfums capiteux des coffeshops vous étourdissent… Invitation délicieuse à la perdition, à l’aventure !
Et chaque jour, la métamorphose opère, sous l’oeil fasciné des touristes et celui bienveillant des amstellodamois. Car c’est bien ça le secret d’Amsterdam, bien plus que son contraste, c’est sa tolérance.
C’était un automne pluvieux alors pour me mettre au sec je me suis engouffrée dans un trou de lapin… Je venais d’entrer dans un repaire de monstres.
La lumière passait mal au travers des fenêtres poussiéreuses et mes pieds laissaient des empreintes sur le sol maculé. Maculé de quoi ? de souvenirs peut-être.
Je les observais mais c’est eux qui me contemplaient, du haut de leur métal, de leur usure, de leur âge… Leur forme, leur langage m’était inconnu… Pourtant ces monstres de fer semblaient attendre quelque chose de moi, que je les comprenne, que les plaigne, que je leur rende un peu de leur grandeur perdue…
Mais je né suis pas sur, je né suis pas sur de les comprendre. Après tout ce sont des monstres et les monstres font toujours un peu peur… Alors j’ai tiré leur portrait, dans la lumière de poussière, tout doucement pour pas qu’ils prennent peur ou né me morde.
Ils eurent l’air satisfait, et, lorsque je repoussais la porte vers la pluie, il y eu comme un frémissement, un soupir mélancolique…
Un soir d’été, un Tigrou est descendu du ciel avec sa fourrure d’étoiles et m’a murmuré qu’il voulait devenir mon compagnon. Il passa la nuit avec moi à me mettre des étoiles dans les yeux et des flèches d’argents dans le coeur. Au matin il partit.
Un soir d’automne, le Tigrou étoilé revint me voir et m’annonça que cette fois, il m’emmenait avec lui.
“Viens, dit-il, c’est un havre de paix dans ton monde d’adultes et, à l’automne, une vieille connaissance à moi y réside.… Par contre elle adore jouer à cache-cache ce sera difficile de la trouver.”
Nous partîmes au matin sans un regard en arrière pour la folie des Hommes.
Nous commençâmes à chercher sur la cime des montagnes, là où l’air est cristallin et le silence pur. Deux biches s’esclaffèrent de nous voir monter toujours plus haut car elles, elles savaient bien que notre ami avait déserté les sommets. En effet la neige avait repris son droit sur la montagne, plongeant dans un sommeil réparateur les arbres et les clairières. En descendant la bise nous souffla qu’il était toujours là, qu’il fallait se dépêcher car il avait remis pour l’occasion ses plus beaux atours et que nous n’avions plus qu’à suivre le vent et le chant du silence pour le dénicher.
Nous nous lançâmes sur les sentiers des racines de la montagne, suivant l’or et le rubis ; l’émeraude et la malachite. Mais le chant des oiseaux nous accompagnait toujours malgré que, par instants, il nous semblait l’apercevoir. À un moment nous crûmes un peu le toucher mais ce n’était qu’un rocher à l’oeil sévère, interrompu dans sa sieste automnale.
La pluie nous surpris à l’orée du bosquet aux lutins des bois. Trop tard pour leur dire bonjour. Il fallut repartir. La pluie né s’arrêta plus ; l’automne rutilant était parti, place maintenant à l’automne mouillé, à l’automne ami de l’hiver. Il fallut se faire une raison et retrouver la forêt de bitume des Hommes.
Cet été j’ai eu l’occasion de couvrir le mariage d’Aurélie et Franck ainsi que celui de Benjamin et Pauline. Ils eurent lieu à une semaine d’intervalle qui, drôle de coïncidence, se déroula dans la même salle des fêtes. Mon travail à consisté à photographier la préparation de la mariée, la mairie, l’église, les photos de couple pour le premier mariage et enfin la soirée.
Tous les ans avec mon meilleur ami, nous partons à l’étranger. Un moyen de se retrouver, de s’évader, de profiter avant qu’on soit obligés de jouer tout le temps aux adultes…
Cette année on réalise un vieux fantasme : La Norvège ! ! !
Un pays qui possède la 9èmeplaceen superficie à l’échelle européenne et seulement la 28ème en population… C’est dire l’espace qu’il y a ! ! Notre voyage nous a d’abord emmené à Kristiansand tout au sud du pays, où le paysage, déjà merveilleux, reste très plat et très marqué par la civilisation. Puis nous sommes remontés tout au nord à Geiranger pour ensuite redescendre par Fläm et Stavanger…
On dit que la Norvège est le pays des élans et des trolls…
Lorsqu’on remonte au nord du pays on comprend que ce n’est pas simplement une légende ! Les fjords nous dominent, majestueux, implacables. Leurs versants couverts de forêts gigantesques semblent encore posséder un peu de cette magie des premiers hommes, d’avant qu’on oublie d’être moins sérieux ! Entourés de cette nature sauvage et souveraine, on né peut que se souvenir de notre place, minuscule, sur cette terre ; qu’éprouver humilité et respect face à cette grandeur paisible.
À vous de voir si vous réussissez à trouver un troll ou un élan au détour d’une photo…
Perdue de vue depuis 2 ans, Cassandre est enfin revenue ! Quel immense plaisir de la retrouver, même si cela fut dans des conditions toutes spéciales : initiation au naturisme.
“Bah alors ? Qu’est-ce que tu deviens ? C’est quoi tes études ? Où vis-tu ?”
Grande découverte : Cassandre fait partie de ces nombreux étudiants provinciaux qui vivent dans des espaces minuscules : 14m2 pour caser son 1m80, son chat, ses fringues, ses cours. “Et encore — me dit-elle — j’ai ma propre salle de bain !” Whaouuu ! on a presque envie de dire que c’est du grand luxe…
J’ai voulu traduire par la photo ce que pouvait être la vie des contraires : si grande dans un espace si petit. Et, au-delà de l’humour, montrer un quotidien rocambolesque pour suivre ses études. Pourquoi se plaindre ? On est monté à Paris !
Le 22 novembre je me suis fait opérer des yeux. J’avais — 2 à chaque oeil et d’un coup j’allais me retrouver à zéro ! J’étais impatiente… mais également dans beaucoup d’inquiétudes ! Après tout on allait toucher à mes yeux, ce qui me permet de voir, de m’exprimer, de photographier…
Voici, quelques jours avant l’opération, l’expression de mes craintes.
Il y a de fortes chances pour que ce travail aboutisse à une série… à méditer.
On arrive le lundi matin et là –surprise– il y a 10 torches Prophoto qui nous sont dédiées. Pendant une semaine on va pouvoir jouer avec ce qui se fait de mieux en lumière de studio ! !
Les deux premiers jours on reste entre nous. D’abord timide, je teste des portraits classiques en Noir et Blanc. C’est l’occasion de vraiment voir comment la lumière “tourne”. Et elle tourne bien !
Et puis on prend une certaine assurance ; on tente des trucs fous avec la lumière placée de manière improbable. C’est également la (re)-découverte des gélatines et des années 80. Audrey, en cobaye habituée se prête à toutes mes fantaisies (et elle me le rend bien !).
Au troisième jour, s’ouvre le travail avec des mannequins et une maquilleuse. On découvre l’envers du shoot : le stress d’un maquillage long (sans parler de la file d’attente : il y a quand même 6 filles à maquiller). On essaie de discuter, de détendre les modèles parce que ce n’est jamais agréable d’être matraqué par des flashs. On apprend aussi à les diriger dans leurs expressions, tantôt pensive, les cheveux aux vents ; tantôt hautaine et méprisante.
J’avais envie de montrer une dualité entre du noir et blanc plein de douceur et la couleur, beaucoup plus vive, beaucoup plus agressive. Le résultat forme une sorte de masque pas totalement humain mais pourtant plein de vie.