Est-on une femme parce qu’on aime danser, jouer avec ses cheveux ? Est-on défini par ses intérêts, ses passions ? Suis-je une femme parce que j’aime bien les chatons, que je confonds ma gauche et ma droite ? Suis-je toujours femme si j’aime partir à l’aventure, m’égratigner les genoux et que je déteste le rose ?
Je pense donc je suis, suis-je donc une femme parce que je pense ? Qu’est ce qui fait penser que je suis une femme ?
Suis-je une femme parce que je pleure un peu plus, peut-être un peu trop, parce que j’ai plein d’idées bizarres, parce que je n’aime pas beaucoup ?
Et si je m’aime quand même un petit peu, suis-je toujours une femme ?
Est-on une femme parce qu’on a des hanches, des seins, un vagin ? Est-ce mon corps qui définit mon sexe, mon sexe qui définit mon être ? Un corps de femme fait-il de moi une femme ?
Qu’est ce qu’un corps de femme ?
Un corps de femme doit il être rond et voluptueux ? fin et élancé ? Mou, tonique ? Petit, grand ? Suis-je moins femme parce que je né rentre pas dans un 40 ? Suis-je moins femme parce que j’aime bien mes poils ? Qui a décidé que pour être femme il fallait s’épiler ?
J’avais envie de montrer une dualité entre du noir et blanc plein de douceur et la couleur, beaucoup plus vive, beaucoup plus agressive. Le résultat forme une sorte de masque pas totalement humain mais pourtant plein de vie.
Recherché autour de la respiration. Ce n’était pas forcément un travail d’autoportrait : peu de gens apprécient de se noyer à moitié pour une photo.
C’est un travail en deux sessions. La première, positive, est une bouffée d’air : on remonte à la surface ( accessoirement la photo est prise du dessus). La seconde est le revers de la médaille(d’or ?), la noyade.
Une des commandes en histoire de l’art a été de faire une photo en reprenant les critères des mouvements artistiques : renaissance, baroque, maniérisme et… rococo.
Le rococo s’est développé à travers l’Europe au XVIIIe siècle. Il est principalement architectural, mais aussi pictural. La peinture Rococo se traduit par des couleurs vives et des formes rondes dans des scènes où règnent l’amour et la volupté.
Enfin un travail où mon corps “généreux” va avoir sa place !
2ème année d’école. On remet l’auto-portrait sur la table ! Histoire de voir l’évolution disaient-ils…
J’ai donc voulu continuer ce travail sur mon corps, cette introspection. Je n’y suis pas allée avec tendresse… Ce n’est pas comme si j’en avais eu souvent pour moi mais je n’ai pas cherché non plus à atténuer l’impact de ces images.