Est-on une femme parce qu’on aime danser, jouer avec ses cheveux ? Est-on défini par ses intérêts, ses passions ? Suis-je une femme parce que j’aime bien les chatons, que je confonds ma gauche et ma droite ? Suis-je toujours femme si j’aime partir à l’aventure, m’égratigner les genoux et que je déteste le rose ?
Je pense donc je suis, suis-je donc une femme parce que je pense ? Qu’est ce qui fait penser que je suis une femme ?
Suis-je une femme parce que je pleure un peu plus, peut-être un peu trop, parce que j’ai plein d’idées bizarres, parce que je n’aime pas beaucoup ?
Et si je m’aime quand même un petit peu, suis-je toujours une femme ?
Est-on une femme parce qu’on a des hanches, des seins, un vagin ? Est-ce mon corps qui définit mon sexe, mon sexe qui définit mon être ? Un corps de femme fait-il de moi une femme ?
Qu’est ce qu’un corps de femme ?
Un corps de femme doit il être rond et voluptueux ? fin et élancé ? Mou, tonique ? Petit, grand ? Suis-je moins femme parce que je né rentre pas dans un 40 ? Suis-je moins femme parce que j’aime bien mes poils ? Qui a décidé que pour être femme il fallait s’épiler ?
On arrive le lundi matin et là –surprise– il y a 10 torches Prophoto qui nous sont dédiées. Pendant une semaine on va pouvoir jouer avec ce qui se fait de mieux en lumière de studio ! !
Les deux premiers jours on reste entre nous. D’abord timide, je teste des portraits classiques en Noir et Blanc. C’est l’occasion de vraiment voir comment la lumière “tourne”. Et elle tourne bien !
Et puis on prend une certaine assurance ; on tente des trucs fous avec la lumière placée de manière improbable. C’est également la (re)-découverte des gélatines et des années 80. Audrey, en cobaye habituée se prête à toutes mes fantaisies (et elle me le rend bien !).
Au troisième jour, s’ouvre le travail avec des mannequins et une maquilleuse. On découvre l’envers du shoot : le stress d’un maquillage long (sans parler de la file d’attente : il y a quand même 6 filles à maquiller). On essaie de discuter, de détendre les modèles parce que ce n’est jamais agréable d’être matraqué par des flashs. On apprend aussi à les diriger dans leurs expressions, tantôt pensive, les cheveux aux vents ; tantôt hautaine et méprisante.
J’avais envie de montrer une dualité entre du noir et blanc plein de douceur et la couleur, beaucoup plus vive, beaucoup plus agressive. Le résultat forme une sorte de masque pas totalement humain mais pourtant plein de vie.
Une des commandes en histoire de l’art a été de faire une photo en reprenant les critères des mouvements artistiques : renaissance, baroque, maniérisme et… rococo.
Le rococo s’est développé à travers l’Europe au XVIIIe siècle. Il est principalement architectural, mais aussi pictural. La peinture Rococo se traduit par des couleurs vives et des formes rondes dans des scènes où règnent l’amour et la volupté.
Enfin un travail où mon corps “généreux” va avoir sa place !