Monstres rouillés

Novembre 2014

C’était un automne pluvieux alors pour me mettre au sec je me suis engouffrée dans un trou de lapin… Je venais d’entrer dans un repaire de monstres.

La lumière passait mal au travers des fenêtres poussiéreuses et mes pieds laissaient des empreintes sur le sol maculé. Maculé de quoi ? de souvenirs peut-​être.

Je les observais mais c’est eux qui me contemplaient, du haut de leur métal, de leur usure, de leur âge… Leur forme, leur langage m’était inconnu… Pourtant ces monstres de fer semblaient attendre quelque chose de moi, que je les comprenne, que les plaigne, que je leur rende un peu de leur grandeur perdue…

Mais je né suis pas sur, je né suis pas sur de les comprendre. Après tout ce sont des monstres et les monstres font toujours un peu peur… Alors j’ai tiré leur portrait, dans la lumière de poussière, tout doucement pour pas qu’ils prennent peur ou né me morde.

Ils eurent l’air satisfait, et, lorsque je repoussais la porte vers la pluie, il y eu comme un frémissement, un soupir mélancolique…